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Merlin chat conteur

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Des chats, des mythes, des contes, des récits, des états d'esprit et des enchantements


Argos et les plumes du paon de la déesse Héra

Publié par Viviane Caroline S sur 12 Janvier 2022, 00:57am

Catégories : #Mythologie, #Mythe, #Symbole, #Peinture, #Argos, #Paon, #Héra, #Junon, #Géant, #Viviane Caroline SZ

Junon, par Louis-Jacques Dubois (1768-1843)

Junon, par Louis-Jacques Dubois (1768-1843)

HÉRA (Junon pour la mythologie romaine), épouse et accessoirement soeur de ZEUS (Jupiter), était notoirement une déesse rancunière et d'une jalousie terrible. Non sans raison, l'infidélité de son divin époux étant tout aussi proverbiale ! Et si ZEUS redoutait cette jalousie et ses conséquences parfois très cruelles, elles ne tempéraient pas ses frasques amoureuses qui s'exprimaient par toutes sortes de moyens plus originaux les uns que les autres.

 

Le paon qui se plaint à Junon, par Gustave Moreau (1826-1898)

 

Une fois de plus amoureux "hors mariage", ZEUS avait cette fois jeté son dévolu sur la jeune prêtresse IO. Pour s'unir à elle, il prit soin d'envelopper la terre d'un nuage opaque qui les dissimulait tous les deux. Mais HÉRA, à la recherche de son époux et ne le trouvant pas dans l'Olympe, descendit le chercher.  Voyant l'épais nuage posé sur la terre, elle se douta que ce phénomène étrange n'était pas naturel.  Son époux devait être une fois de plus en train de la tromper !  Alors, HÉRA lui en ayant donné l'ordre, le nuage se dissipa dans l'instant. Mais ZEUS, tout aussi rapide, transforma la jeune IO en génisse pour tenter de dissimuler sa tromperie.  Héra feignit de croire que l'être qui se trouvait devant elle n'était rien d'autre qu'un animal…  Mais, rusée, elle réclama à son époux que la génisse lui fut offerte. Ne pouvant refuser pour ne pas attiser ses soupçons, ZEUS se vit contraint d'obtempérer.

 

 

Afin d'empêcher les amants de tromper sa vigilance pour se retrouver à nouveau, HÉRA donna l'ordre à ARGOS de la surveiller.  Surnommé Panoptès, étymologiquement "celui qui voit tout", ARGOS était un Géant doté d'une force extraordinaire et pourvu de cent yeux.  La mission semblait tâche aisée pour lui car il ne dormait que de cinquante yeux à la fois, laissant les cinquante autres ouverts pour que rien ne puisse échapper à sa vigilance.

 

Résolu à sauver son amante de l'emprise de sa femme jalouse, et bien-sûr à lui faire quitter cette forme de génisse, ZEUS alla demander conseil à HERMÈS (Mercure), réputé le plus intelligent et surtout le plus astucieux des dieux, pour ne pas dire le plus roublard. De bonne grâce, ce dernier se montra tout disposé à intervenir pour neutraliser le Géant. Prenant l'apparence d'un paysan, il s'approcha d'ARGOS, rendu peu méfiant par le déguisement du dieu.  Et il commença à jouer du pipeau pour le charmer.  Tiens ? du pipeau… Séduit par la musique, ARGOS proposa à celui qu'il croyait n'être qu'un homme ordinaire de s'approcher. S'asseyant le plus naturellement du monde à côté du Géant, HERMÈS se mit alors à lui conter des histoires d'une voix douce et  monocorde… nous dirions sans doute "hypnotique" aujourd'hui ! Et à mesure qu'il parlait, il endormait peu à peu la vigilance du Géant, il l'endormait tout court... L'un après l'autre, tous les yeux d'ARGOS se fermèrent…  et quand il eut tout à fait sombré dans le sommeil, HERMÈS en profita pour lui trancher la tête.

 

Mercure et Argos, par Pierre Paul Rubens (1577-1640)

 

Avertie, mais trop tard, quand HÉRA vit que son dévoué ARGOS était mort, elle prit ses cent yeux et les sema sur les plumes de son oiseau emblématique sacré, le paon. Et c'est ainsi que les plumes des paons sont encore aujourd'hui parsemées des yeux du Géant… bien avant que le nom d' "ARGOS" ne soit plus pour nous que le nom d'une balise… et celui de ces publications  : les argus (*).

 

La mort d'Argos, par Pierre Paul Rubens (1577-1640)

• Image : Argos gît aux pieds d'Héra, et l'on voit la déesse "semer" sur le plumage du paon les yeux du Géant qui vient d'avoir la gorge tranchée…

 

À noter
 Dans les représentations picturales ou sculpturales, HÉRA est reconnaissable à son sceptre et à son diadème.  Souvent sa tête se pare des voiles du mariage, dont elle est la protectrice. On peut la voir aussi tenant dans l'une de ses mains une pomme - celle d'une grenade - emblème de fécondité. Mais surtout, le plus souvent, à ses côtés est le paon, son animal emblématique.

 

 

— Viviane Caroline SZ, le 12/01/2021

Allégorie de l'air - Antonio Palomino (1655-1726)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(*)  En zoologie, l'argus désigne aussi un oiseau exotique ou certains papillons, et plus généralement, comme pour le paon, un animal couvert d'ocelles.

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