Quel plus beau cadeau que l'amour d'un chat - Charles Dickens

En deux extraits, une évocation des chats William... Williamina
... et de The Master's Cat, la féline qui éteignait les lumières

Charles Dickens qui aimait les oiseaux, aimait aussi beaucoup les chats.   Deux chattes parmi ses préférés sont évoquées par une de ses filles, Mamie, auteure d’un livre de souvenirs intitulé « Mon père tel que je m'en souviens. ».

«  L’un d'entre eux était un chat blanc du nom de William, rebaptisé Williamina, après qu'il eut donné naissance à une portée de chatons : Williamina devint rapidement la préférée de tous et montrait une dévotion particulière à mon père. Je me souviens du jour où elle nous présenta ses chatons. Elle sélectionna un coin du bureau de mon père pour les y installer, puis les apporta un par un, depuis la cuisine, et les déposa dans le coin choisi.
(…) au lieu de mettre les chatons dans le coin de la pièce, elle les plaça aux pieds de mon père, puis s'installa et lui lança un regard si implorant qu'il ne put résister et les autorisa à rester. » 
 

Le rêve de Dickens, tableau inachevé de l'illustrateur Robert William Buss

Le deuxième chat préféré de Dickens était un des chatons de Williamina.  Il - enfin plutôt "elle" car c'était une fille - était toujours aux côtés de l’écrivain quand celui-ci travaillait, ce qui lui avait valu le nom de The Master’s Cat (le chat du maître) par le personnel de maison. La chatte savait se faire comprendre et la fille de Dickens relate encore ce qu'elle fit un soir pour attirer l’attention sur elle.  Alors que Dickens lisait à son bureau, à la lueur de la bougie, The Master’s Cat était comme d’habitude tout près de lui, postée sur le bureau. Tout à coup, la bougie s’éteignit…

« Mon père ralluma la bougie, caressa le chat qui le regardait avec un air pathétique, et poursuivit sa lecture. Quelques minutes plus tard, alors que la lumière semblait baisser, il leva les yeux à temps pour voir le chat éteindre délibérément la chandelle d'un coup de patte, avant de lui lancer un regard implorant... et le chat reçut les caresses qu'il désirait tant. »
 

(voir *)

Lire, écrire ?  Crime de lèse-majesté féline !  Ce n’est pas que l'on dénie à son humain le droit de lire ou d'écrire !  Mais il vient un moment où l’attention et la dévotion de l’humain doit revenir à qui de droit… à nous les félins ! ...

...  et Dickens ne disait-il pas « Quel plus beau cadeau que l’amour d’un chat ? » !

— Merlin chat conteur, de Viviane Caroline SZ, le 07 février 2024

✒ Charles Dickens était né le 07 février 1812 à Landport, près de Portsmouth, dans le Hampshire ; il mourut à Gad's Hill Place à Higham dans le Kent, le 9 juin 1870.  Considéré comme le plus grand romancier de l'époque victorienne, il nous laisse, parmi ses romans les plus célèbres, Oliver Twist, David Copperfield, Monsieur Pickwick, La Petite Dorrit, … le dernier étant Le mystère d’Edwin Drood (captivant, et d'autant plus mystérieux qu'inachevé roman qui fut l’objet d’innombrables conjectures quant à son dénouement).

Charles Dickens, par Daniel Maclise

(*) Première de couverture d’un livre publié en 1998 par Eleanor Poe Barlow, une enseignante experte de Charles Dickens.  Romans, lettres et mémoires des enfants de l’écrivain comme sources documentaires, l'auteure fait raconter l'histoire de sa vie par le chat de Dickens, le cher compagnon des dernières années de sa vie.